Pourquoi les prix de l’essence et du diesel ont été maintenus, alors que le cours du pétrole chute sur le marché mondial ? C’est la question qui a été débattue lors de l’émission Au Cœur de l’Info animée par Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya le mercredi 14 septembre.
Si le prix du baril a sensiblement baissé depuis ces trois dernières semaines, il faut, toutefois, faire ressortir que le Petroleum Pricing Committee (PPC) fait ses calculs sur une période de six mois : les prix des trois derniers mois suivant la réunion et les prévisions pour les trois prochains mois, a tenu à expliquer Rajiv Servansingh, le directeur général de la State Trading Corporation (STC). « Nous n’avons pas eu suffisamment de temps pour impacter cette baisse sur les prix de l’essence et du diesel. Cela dit, depuis juin 2021, le PPC s’est réuni quatre fois et c’est la première fois qu’il recommande le maintien du prix de l’essence. Il y a donc un effet sur les prix. Si cette tendance continue, on peut s’attendre à une réduction des prix », a-t-il avancé.
Rajiv Servansingh a aussi souligné que le PPC peut se réunir à n’importe quel moment, pas nécessairement chaque quatre mois. « Si le fonds de stabilisation est réalimenté, on passera une partie de la baisse du prix du baril aux consommateurs et l’autre partie servira à recouvrir les pertes encourues », a-t-il soutenu. La STC, poursuit-il, continuera à surveiller le marché. « S’il y a la moindre possibilité que les prix baissent, nous conseillerons le gouvernement à aller dans cette direction », a-t-il ajouté.
Le directeur général de la State Trading Corporation a aussi donné son avis sur les contributions et taxes qu’englobe la structure des prix de l’essence et du diesel. « C’est la politique du gouvernement de trouver des revenus pour couvrir ses dépenses. Mais personnellement, je trouve que c’est une forme de taxation extrêmement propre où chaque sou prélevé sert la fonction qui lui est attribuée », a-t-il fait part.
Pour ce qui est de l’approvisionnement du carburant, Rajiv Servansingh a affirmé que la STC est dans une « position extrêmement confortable ». Il a aussi commenté la situation financière de la STC qu’il qualifie de « pas extraordinairement brillante, mais qui reste très gérable jusqu’à maintenant ».
Selon Rajiv Servansingh, la STC réalise des pertes rien qu’en achetant et en vendant du carburant. Pour preuve, la STC décaisse 50 millions de dollars pour un tanker de 40 000 tonnes de produits. Mais, quand elle le revend aux quatre distributeurs, elle encourt une perte de huit millions de dollars, a-t-il soutenu.