La série à succès de Netflix est de retour avec la seconde partie de la saison 4. Si la première moitié de « You » a reçu un accueil mitigé, force est de constater que la seconde polarise le mécontentement, voire l’incompréhension des fans.
« J’ai regardé la première partie avec joie. C’était agréable de voir Joe faire un effort réel pour progresser dans la vie et s’accepter enfin tel qu’il est. Il travaillait sur lui-même », explique-t-elle.
Le retournement de situation dans la seconde partie de la série a pris Triya Sookorry par surprise. « C’était surréaliste ! Je pensais sincèrement qu’il allait changer. J’étais triste et j’ai réalisé qu’il était malade. Le moment où Joe se rend compte qu’il avait des hallucinations et qu’il avait réellement commis ces meurtres, a été le point culminant pour moi. Il faisait des efforts pour être bon, mais n’y arrivait pas. Il est devenu la victime de son propre esprit », analyse-t-elle.
Tiraillée entre l’empathie et la haine pour le protagoniste, elle a finalement pris position, exaspérée par la fin qui, selon elle, lui a laissé un goût amer. « J’ai détesté le fait qu’après avoir survécu à sa tentative de suicide et avoir eu l’opportunité de faire table rase du passé, il ait encore choisi de tuer en s’en prenant à son élève. »
Et que pense-t-elle de la saison 4 ? « J’ai apprécié que l’attention de Joe ne soit pas centrée uniquement sur une femme, mais sur plusieurs autres aspects, dont le capitalisme. » Cependant, elle avoue avoir trouvé la première partie moins convaincante que les précédentes saisons. Elle s’attendait donc à ce que la seconde partie rehausse le niveau.
« Cela a été plus intéressant que la première partie mais toujours décevant, malheureusement. Une fois de plus à la fin, Joe s’en sort et condamne des innocents. Cela devient répétitif. Sans compter que les personnages étaient fades cette saison. »
Seule consolation, l’épisode 9 qui l’a « agréablement » surprise. « C’était troublant. Joe doit enfin faire face à une manifestation extrême de son trouble : la dissociation. Sa tentative de suicide reflète son côté humain qui, jusqu’à ce moment, était inexistant, ou du moins faussé. »
Après avoir regardé l’intégralité de la saison 4, elle se dit étonnée que Joe Goldberg s’en sorte aussi facilement malgré « autant de sang sur les mains à chaque fois ». Ce qu’elle a particulièrement aimé, c’est l’apparition de Love et de son frère Beck. « J’ai adoré les voir apparaître brièvement ensemble dans des épisodes hallucinatoires, comme un souvenir de toutes les amoureuses qu’il a tuées dans le passé. Et j’ai aussi apprécié que Marienne soit l’exception en tant que ‘son seul véritable amour’ et qu’elle ait réussi à s’en sortir vivante. »
Kareena Munohur avait anticipé ce rebondissement qui a pris de court de nombreux fans. « C’est incontestablement un petit clin d’œil à Fight Club de David Fincher. » Toutefois, elle estime également que les nouveaux personnages n’étaient pas forcément très intéressants.
Désormais, elle espère que la saison 5 mettra un terme à la folie meurtrière de Joe Goldberg. « Il serait temps qu’il soit démasqué une fois pour toutes. Je suis de plus en plus fatiguée de le voir échapper aux conséquences. Avec Kate à ses côtés, j’ai hâte de voir comment la dernière saison va se dérouler. »
Le Portlouisien a accueilli favorablement le changement de décor de la saison 4. « Le cadre londonien était une vraie bouffée d’air frais et les personnages riches me faisaient penser à ceux du film Knives Out. » Pour lui, la première partie était digne d’« un roman policier ».
« J’ai adoré les conversations entre Joe et Rhys Montrose. C’était fascinant de voir deux psychopathes essayer de déjouer les plans de l’autre », raconte-t-il. Mais, lui non plus, ne s’attendait pas à un tel rebondissement à la fin de la saison 4.
« Selon moi, le moment fatidique où l’on apprend que Rhys est seulement une projection mentale de Joe a été très bien réalisé. Cela m’a tout de suite fait penser à Fight Club où le protagoniste a aussi des conversations avec son alter ego imaginaire. C’était le moment clé où l’audience a su que Joe n’était pas simplement un tueur érotomane, mais qu’il pouvait possiblement souffrir du trouble de la personnalité multiple », commente Nicolas Vincent Mallet
Néanmoins, il a été profondément déçu par la deuxième partie. Il qualifie la fin de frustrante. « À mon avis, Joe Goldberg est un personnage qui aurait dû finir tragiquement, car il essaie quand même de lutter contre son destin. La fin était assez médiocre et prévisible, tout comme le personnage de Kate. »